Le travail sur le sol vivant
La permaculture ! Pratiques culturales et inspirations à la Ferme de la Pomponnette !
Respecter les sols et l’environnement, cultiver la biodiversité, produire mieux des produits plus sains, c’est ce que l’agriculteur recherche en se tournant vers le travail sur sol vivant et la permaculture.
Nous n’opposerons pas ici les concepts de travail sur sol vivant et de permaculture. Ils sont selon nous complémentaires et fonctionnent sur les mêmes principes agronomiques.
Dans un premier temps, concentrons-nous sur la production végétale sur sol vivant.
Notre pratique est simple : on ne travaille pas le sol. Ni pour y incorporer un amendement, ni pour détruire les mauvaises herbes. Pas de labour, pas d’herbage, pas de décompactage. Toute action de retournement, de tassement ou encore de déstructuration du sol est proscrite ! Elle vient en effet détruire la vie du sol et bouleverser son équilibre naturel. De plus, le travail du sol favorise son érosion et nuit à la porosité lui permettant de capter l’eau des pluies (qui se font de plus en plus rare).
Donc qu'est-ce-qu'on fait exactement?
À la place, on maintien le sol couvert et protégé en permanence. Cela permet à la vie qu’il héberge de travailler le sol en douceur et d'incorporer lentement l’amendement à notre place.
Amendement signifie nourriture pour la vie du sol. Cela peut être du compost ou du fumier. Cette nourriture, une fois digérée par la vie du sol, deviendra humus ! La terre fertile, le graal du jardinier !
Vous l’aurez compris, il faut toujours prendre soin de la vie du sol ! Cela comprend la vie microbienne mais aussi la faune des petits vertébrés et invertébrés qui l’habitent. Saviez-vous que le cloporte est le seul crustacé terrestre connu? Et n'oublions pas les champignons qui ne sont ni des animaux ni des végétaux et qui sont pourtant si importants pour la santé du sol !
Les organismes peuplant le sol sont innombrables. Il est vital de les préserver pour améliorer la fertilité des sols et donc la qualité et le rendement des cultures !
De plus, outre le travail des sols, tout traitement ou intrants pouvant être nuisible à la vie du sol sont systématiquement bannis ! On pense par exemple à la bouillie bordelaise qui est trop souvent utilisée en Bio et qui est un antifongique très puissant. C'est délétère pour les champignons qui aident à structurer le sol et à améliorer sa porosité.
Point important à mentionner:
Il faut toutefois se rappeler que le non travail du sol est un vrai défi pour les agriculteurs. C'est le cas en culture céréalière mais aussi dans le cadre de l’autosuffisance de la ferme.
Le non travail du sol implique de changer son matériel, ses pratiques et de prendre des risques en adoptant par exemple la culture sur couvert permanent et le semis direct. Ce n’est pas une mince affaire pour un agriculteur. Il est néanmoins plus que nécessaire de changer les pratiques agricoles au plus vite !
Passons maintenant au volet permaculture de la Ferme de La Pomponnette !
De manière générale nous voyons la permaculture comme une manière d’agencer différentes activités. Le but final est que chaque activité bénéficie aux autres et participe à mettre en place un cercle vertueux. C’est une forme de gestion qui vise l’efficience et l’autonomie dans le respect de la nature.
C’est en vérité très simple ! Dans le cadre d’une exploitation agricole, il s’agit avant tout de respecter l’environnement et de pérenniser sa ferme en limitant au mieux les intrants.
Par exemple à la Ferme de la Pomponnette, la production de chanvre et l’élevage de brebis sont intimement liés !
On vous dit tout:
Nous utilisons la laine des brebis dans les godets lors des semis (merci la Ferme de Cagnolle pour le tuyau !). Nous utilisons le fumier de la bergerie pour couvrir mais aussi nourrir les sols et les cultures ! En retour, les cultures de chanvre fournissent de la nourriture aux brebis qui adorent manger les plants mâles (que nous arrachons) et les feuilles en général (hors période de traite évidemment !). Tout le monde se régale des courges qui poussent entre nos plants de chanvre. Elles jouent le rôle de couvre sol et apportent de la biodiversité ! De plus la fibre du chanvre pourrait tout à fait convenir en litière pour les brebis et par la suite revenir au champ sous forme de fumier (nous n’en produisons malheureusement pas assez) !
Enfin, les brebis entretiennent les parcelles entre les cultures pour éviter l’enherbement. Il est en effet déterminant d’incorporer des ruminants ou autres herbivores dans un système de rotation. Cela permet de favoriser la biodiversité sur les parcelles. Leurs excréments servent de substrat à la mise en place d’une faune bien particulières (insectes et bactéries venant enrichir l’écosystème en place).
Conclusion:
Le principe de la permaculture fait fortement échos à la célèbre phrase de Lavoisier : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. ». La permaculture imite souvent la nature pour appliquer son efficience aux activées humaines.
L’art de créer des synergies, c’est l’art de la permaculture.
Pour plus d’info et de connaissances sur la permaculture et le travail sur sol vivant nous vous invitons à découvrir cet univers à travers quatre chaines youtube très bien fournies et complémentaires :
-la chaîne « Permaculture, agroécologie etc… », qui regorge d’infos précieuses et partage une passion débordante pour la nature.
-la chaine de la « Ferme de Cagnolle » spécialisée dans le travail sur sol vivant et les itinéraires de cultures.
-la chaine « Le jardin d’emerveille » qui traite de permaculture mais aussi de l’histoire des plantes que l’on côtoie quotidiennement.
-la chaine « le potager d’olivier » qui vous fera rêver avec ce que vous pouvez accomplir en permaculture dans un jardin potager magnifique pour nourrir votre famille avec des produits sains et gourmands !